Sur les vitres glacées d’envies
Des fleurs de givre prennent vie
Et craquent comme des coquilles
De noix. Peu à peu, les regards
S’épaississent. Tous les regards
Obliques et durs tombent en vrille
Sur les vitres glacées de vie.
Les fleurs de givre en un défi
Etendent sans fin leurs aiguilles
De froid. Vibrants et piquants dards
Réunis qui se collent, dards
Redoutés, à la chair d’anguille
Insoucieuse de ceux qui rient,
Moqueurs. A gorges déployées
Les rieurs rient toujours, et rient
Du sang coulé, coagulé
Sur les joues de l’enfant sali
Au front paré de ses pensées.
Sur les vitres glacées d’ennui
Des fleurs de nuit ensanglantées
Que le froid grignote à l’envi
Lorsque l’enfant guerrier sourit
Peau frémissante et main pansée
Passée sur ses lèvres meurtries.
Sur les vitres glacées de vie
Loin du tumulte répandu,
Auprès des envies revenues,
Au dégel tendre de la vie
Le front appuyé sur le vent
Brise les vitres bien avant
Que les armes enfin déposées
Aux portes des villes brisées
Clament la trêve,
Nonobstant.
Ecrit entre 1990 et 2005
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