dimanche 7 août 2011

Temporalités voyageuses

Essaouira













aube laiteuse
villehuitre repliée dans ses murs
saline blanche bleue
au ciel blanc salé du matin
aux embruns maritimes
aux cris des mouettes et des goélands
percée
lavée
aux vents rasants (furieusement)
arcades souks places babs mosquées et ruelles
nappées de soleil
qui longuement serpente
jusques aux soirs de mer
quand du ciel tombe
l'éclat d'orargenté
de ce sable de bruine
qui mouille les pavés


Silhouette








découpe
d'une ombre au loin
barque échouée
face à la mer
femme hiératique
émerveillée
par le vol des oiseaux

Les oiseaux

de l'aube à la nuit
crillaillent
les oiseaux de la haute mer
sur les remparts humides
sur les ruelles fortifiées
sur les halles et dans les souks
sur tous les lieux
où la marée
passée de vie à trépas
offre abondance
de viscères et de délices
(de gourmandises et de pourritures)
de l'aube à la nuit
scandent
les oiseaux de la haute mer
les matinées lentes
les longs jours d'été
jusque tard dans les nuits opulentes
qui rassemblent
et séparent
les heures fragmentées
en milliers de cris
qui se répondent
se rapprochent et s'éloignent

Les filets


filets
de pourpre dégradée
du collier des courtisanes
parés
comme des coquettes
pour une pêche miraculeuse

Figues de barbarie


les figues de barbarie
par charretées entières
déferlent
dans la médina
trois prestes coups de couteau
taillent et entaillent
ces fruits défensifs
lorsque la gorge
par la poussière de la rue
desséchée
clame sa soif
des saveurs douces
et grumeleuses
des figues de barbarie




L'artiste











flottaison douce
ambre cannelle dans
tes yeux d'or se mêlent
impalpable alliance
mélange délicat
à l'abandon

sous de longs cils noirs

Sur la terre comme au ciel














lune
vagabonde au ciel
constellé d'étoiles
vascillantes
en petits croissants
d'amandes amères
fourrés
ciel
parsemé d'étoiles
traçant de minuscules voies
célestes

Photos et dessin de mhaleph